Lettre ouverte à Rémi Mathis, Président de Wikimédia France
Lettre
ouverte à Rémi Mathis, Président de Wikimédia France
J'ai participé pendant
plusieurs années à ce merveilleux projet d'encyclopédie gratuite
qu'est Wikipédia. Passionné par le partage et la découverte de la
poésie contemporaine, je pensais pouvoir faire profiter le peu de
mes connaissances à ceux qui n'ont pas forcément le temps, les
moyens, l'appétence d'apprécier cette poésie d'aujourd'hui qui a
tant de mal à s'imposer dans les rayons des libraires et encore
moins des médias.
Malheureusement, des
apprentis encyclopédistes ne connaissant rien à la poésie mènent
une guerre d'usure pour systématiquement s'opposer à toute attitude
honnête et objective. Ces apprentis encyclopédistes au nom de je ne
sais quel obscurantisme ont ainsi choisi de présenter Sophie Loizeau
comme pornographe. La page d'Hélène Cadou a failli être supprimée
parce que sa notoriété était soi-disant surtout due à son mari...
La page d'Yves Landrein a été supprimée également pour je ne sais
quelle raison, dans la plus grande élégance juste après son décès.
J’ai essayé, avec d'autres courageux de leur prouver qu'ils
avaient tort, mais leur acharnement a eu raison de ma patience
Je refuse de poursuivre
des conversations stériles qui durent depuis des mois, sur des pages
de discussion qui deviennent une vraie vitrine de la connerie. Ces
apprentis encyclopédistes s'arrogent le pouvoir de dicter leur loi
sur des sujets qu'ils ne connaissent même pas. Tout nouveau
contributeur est ainsi pris à partie et accusé systématiquement de
connivence ou de faire la promotion de l'auteur. Mais comment
procèdent-ils ?
Leurs
armes :
Leurs armes sont les
règles mêmes de wikipédia, mais des règles qu'on interprète
qu'on déforme.
L’exigence de sourcer
son propos avec des liens vers des sources présentes sur Internet.
Tout ce qui n’est pas numérique n’existe donc plus. La lecture
de livres au format papier ne constitue plus une source fiable car
soi-disant non vérifiable. Effectivement on ne peut demander à un
administrateur féru d’astronomie de vérifier une théorie
littéraire étudiée par un auteur. Mais de même, les propos tenus
dans les médias (qu’ils soient écrits, parlés ou télévisés)
ne pourraient être des sources que si ces documents sont présents
gratuitement sur la toile. Ce qui écarte ainsi toute référence à
un article de presse ou une émission télé accessible sur le net
moyennant paiement, ou à un article supprimé sur le site source,
faute de place sur le serveur.
La fiabilité des
sources : de part leur incompétences certains contributeurs
doutent de sites références comme Poezibao ou Sitaudis pour la
poésie contemporaine. Effectivement, ce n’est pas le Monde ou bien
le Figaro mais ce sont deux des rares sites de référence
unanimement reconnus en la matière. De même, quand un poète
(malheureusement peu connu, mais tout de même reconnu par ses pairs)
rédige sur son site une analyse critique d’un autre poète, la
source n’est pas fiable et écartée. Pour un connaisseur, elle ne
fait aucun doute, pour un contributeur n’y connaissant rien, elle
n’est pas fiable…
.
Les bouts de citations
sorties de leur contexte. On s’acharne à choisir le passage de
quelques mots pour discréditer un auteur. L’administrateur à la
recherche du consensus ne parvient pas à faire comprendre cette
notion de « citation non neutre ». Voir la page de Sophie
Loizeau qui en est remplie.
La recherche du
consensus justement : quand un contributeur bloque toute
négociation, la page marquée du sceau des 3R ne peut être
modifiée. Ainsi malgré les tentatives d’administrateurs honnêtes
et objectifs (merci encore à Racconish pour sa patience), des
contresens, erreurs, jugements subjectifs restent pendant des mois
sur la page concernée (voir Sophie Loizeau). Le blocage ainsi
orchestré parvient à pousser à bout les contributeurs de bon sens
qui finissent par abandonner et ne plus intervenir sur ces pages.
D’autant plus que les pages de discussion n’étant pas un forum
de discussion (voir la page de discussion (PDD) de Sophie Loizeau) ,
la recherche de consensus se fait où et comment?
La notion d’œuvre :
un poète avec trois ou quatre livres publiés à son nom et une
carrière d’éditeur peu connue (mais là aussi reconnue par ses
pairs) n’est pas digne de figurer dans Wikipedia et sa page
supprimée. (voir la page d’Yves Landrein). D’autres auteurs ont
ainsi victimes de la suppression de leur page (Eric Dubois par
exemple) par confusion entre notoriété d’un auteur et qualité
d’un travail d’auteur. Mais je comprends que bon nombre de
personnes n’ont jamais entendu de la micro-édition, très active
en poésie avec de nombreux éditeurs et revues. Petits tirages
certes mais souvent de grande qualité littéraire et/ou artistique.
C’est ainsi que plus aucun « grand » éditeur comme
Gallimard ou Flammarion n’édite de poète n’ayant pas fait ses
preuves dans cette micro édition qui est devenue leur vivier. Il
faudra donc demander à vos contributeurs de s’informer sur ce
sujet. Je les invite à prendre contact avec les maisons de la poésie
un peu partout en France, où ils pourront trouver toutes les
informations sur les poètes, les éditeurs de poésie contemporaine.
Et puis wikipédia doit s’adapter aux nouveaux modes de diffusion,
un auteur édité en e-book chez Publie.net sera-t-il toujours
écarté ?
La règle interdisant
toute autopromotion : dès lors qu’il s’agit de publier une
photographie d’un auteur artistiquement réalisée par un bon
photographe, je fais la promotion de cet auteur. Dès lors que
j’essaye de donner la parole à l’auteur quand celui-ci est
attaqué par des critiques infondées, je fais la promotion de
l’auteur (voir la PDD de Sophie Loizeau). Une citation choisie,
objectivement pour éclairer le lecteur sur une oeuvre, sur le site
personnel d’un auteur est écartée car trop promotionnelle. Je
tiens à préciser que je ne suis pas attaché de presse ni rémunéré
par les auteurs pour défendre leur image. Je fais cela dans l’unique
but de faire découvrir la poésie contemporaine et casser son image
élitiste infondée.
Le dictionnaire :
lorsqu'un poète utilise un mot inventé ou bien un concept
philosophique absent des dictionnaires courants, il lui est rétorqué
que « On ne trouve pas de définition du mot dans le petit
Larousse, le Petit Robert et le Littré ». J'adore !
La victimisation : quand un argument est avancé, il l'est par des « critiques patentés ... seuls habilités à porter un jugement sur la poésie...confisquée par une catégorie sociale dont les mécanismes de fonctionnement mériteraient d'être passés à la loupe, ce serait aussi verser dans l'élitisme.» On accuse les contributeurs d'être « un groupe social privilégié culturellement » qui « s'est approprié le champ poétique et les institutions qui le structurent ce qui lui permet de se reproduire et dans le même temps d'exclure ceux qui ne pensent pas comme lui. » On insinue aussi que je suis raciste alors qu’à aucun moment je n’ai fait aucune allusion à quoi que ce soit sur ce sujet (je m’en garderais bien car si tous les français étaient aussi anti racistes que moi, le FN n’existerait pas).
La règle interdisant
de mettre trop de liens externes sur une page. Sur la page d’Armand
Robin, un autre poète et bibliothécaire à la fois (donc
connaissant bien le sujet) est intervenu pour ajouter un lien qu’il
estimait intéressant. Résultat : supprimé. En revanche, la
liste des liens de références s’allongent elle sans restriction,
pour S.Loizeau nous sommes rendus à plus de 30 liens de références…
Résultat
Résultat : une
page devenue illisible comme celle de Sophie Loizeau. Des poètes
déjà pas mal mis à l’écart qui se sentent persécutés. Des
contributeurs qui abandonnent. Du discrédit jeté sur Wikipédia
(qui n’en n’avait pas besoin). J’ai reçu beaucoup de
témoignages de soutien des éditeurs et poètes que je côtoie par
internet. Cela me réconforte beaucoup et c’est pour cela que
j’interviens ainsi auprès de vous. Je n’ai pas envie de les
laisser tomber comme le rat quittant le navire. Je préfère trouver
avec vous une solution. C’est pourquoi je vous liste ainsi tous ces
griefs assez éclairants sur certaines pratiques déplorables de
certains contributeurs (heureusement une minorité sans doute)..
Aux
actes maintenant
Wikipédia a besoin de
grandir encore en maturité. Son règlement doit s’adapter sans
cesse pour favoriser le professionnalisme, la rigueur et la sagesse
des contributeurs. Virgile disait : « Fais chérir de
tes lois la sagesse profonde, voilà les arts de Rome et des maîtres
du monde». Si j’avais une seule proposition à vous faire ce
serait de demander à chaque administrateur de se spécialiser dans
leur seul domaine d’appétence et de compétence et de demander aux
lecteurs d’évaluer chaque article.
Je sais que je peux
compter sur votre compréhension, de par votre métier, mais
j’attends désormais des actes. Je compte sur vous pour intervenir
pour mettre fin à ces excès déplorables.
Je vous recommande la lecture de ces deux articles que j'ai écrits et qui rejoignent votre réflexion :
RépondreSupprimer- http://www.laviemoderne.net/clapotis/033-petits-arrangements-entre-amis.html
- http://www.laviemoderne.net/lames-de-fond/030-wikipedia-l-important-c-est-de-participer.html