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caisses et cartons

Il y a des caisses des cartons il y a des souvenirs il y a la mémoire  la mémoire qui se délite  Il y a des photos des lettres de vieilles montres des jouets cassés qu'on a gardés des papiers jaunis  Il y a des humains des êtres  qui perdant la mémoire se réfugient loin du monde dans les caisses les cartons

vieillir

nous arrivons sur terre  fleuris de couronnes de poèmes notre corps vient à grandir puis viennent la sueur l'usure le pas se cherche alors  un rythme à cadencer le cœur n'est plus qu'une inquiétude  le dos qu'une douleur le corps oublie alors la poésie de ses secrets

infini

 depuis que le corps est chair depuis qu'il est vie depuis qu'il nous inonde de tous ses flux se pressent une présence infinie quelque part au-dessus devant ou derrière depuis que le corps est corps il sait que ce sont les étoiles qui font trébucher les hommes

En pensant à Daniel Brochard

le vide, le doute qui font arrêt brutal une séquence d'être ralentie  qui prêterait à sourire si  la mort n'y était pas invitée

page blanche

 La page blanche venait de voir éclore quelques histoires disloquées. On aurait aimé que les mots ne se contentent pas de syllabes. Que l'idée qu'une pensée devienne geste. L'idée qu'un geste devienne mot. Qu'un mot devienne poème. Qu'un poème devienne envol.

sommeils

au fond des draps des sommeils  pleins de couleurs font illusion des manèges de grand vent  des sucreries des floraisons les rêves ne naissent pas du sommeil ils sont là pour survivre  à la morosité des instants solitaires pour que l'espoir vienne à éblouir nos jours quand l'ombre luit le sommeil lui n'est que la répétition  de la mise en terre d'un monde fatigué

désillusions

on tient en nos mains  les secrets du ciel et de ses ressacs on a besoin de balcon de présence  et de gestes vers le ciel et pourtant éblouis et lucides  on s'inventera des ressemblances avec la mort  quelques branches grifferont bien nos visages  et dans le sang quelques gouttes de mots prêts à faire poème il faudra faire l'inventaire de ses pensées  avant que se fendillent le cadran de nos montres tous nos sens seront alors tournés vers le trou noir de nos désillusions