va
l'été démêle ses flammes
nos peaux se cachent
sous les feuilles mortes
le soleil interroge la colline
la pierre lui souffle la réponse
il n'y a que nos corps
dans ce chant de poussière
d'un vol en soi
renverser l'horizon
revenir à l'image conservée par les paupières
les yeux n'ont pas ce pouvoir
redoubler de perspectives
et s'ouvrir un espace à explorer
quelque part dans le monde à cette même heure des peuples nomades déménagent leur campement
quelque part en Europe à cette même heure des populations en souffrance campent dehors faute de bonne volonté pour les accueillir
quelque part en France sur la route des vacances des familles bien bronzées rentrent de leur camping à la radio un tube de l'été
je me sens de rester ici
le lieu et moi
adossés à un passé lointain
ici c'est plus que chez moi
ici c'est moi
ici c'est une présence en moi
mon pas aidé de mes origines
mes mots soufflés
tombés de la haute falaise en moi
j'inviterai mes ancêtres à un face-à-face
que ma langue ne servirait à rien
seuls les silences de ce lieu pourraient témoigner