Juste une poignée de poésie
Je suis face à une porte curieuse. Une porte recouverte de multiples poignées différentes. Il y en a des rondes à l'américaine, des becs de cane, en bois, en laiton, en acier, en porcelaine, en verre même. Pas de heurtoir sur la porte, pas de sonnette ni de paillasson, ni d’œilleton, ni de nom sur la porte, juste des poignées. Le couloir est un peu sombre et les poignées brillent au fond. Je n'ai pas peur de l'incongru. Je choisis la poignée qui s'approche le plus de l'emplacement habituel d'une poignée : au milieu du côté opposé aux gonds. Mais ici pas de gond, ni à droite, ni à gauche. Je choisis donc la poignée du milieu du côté gauche. J'ai une petite appréhension en actionnant la poignée vers le bas, mais vaincu par la curiosité j'ouvre rapidement cette porte. Dans l'embrasure ouverte, je me trouve face à un paysage de friche industrielle fait de ruines et de gravats. Je referme, me laisse tenter par une autre poignée, qu...